Une idée inspirante: à Saint-Gall, le café du vendredi offre une plateforme aux femmes allophones

L’école de langue Aida offre un cadre familier à ces femmes, qui se retrouvent pour échanger des expériences et renforcer leurs relations. L’expression anglaise «let your hair down» (se lâcher, laisser libre cours à ses émotions) y est mise en pratique à la lettre. Natalie Freitag nous dévoile les coulisses de l’initiative.

Madame Freitag, quel genre de café-récits proposez-vous?

Natalie Freitag – L’Aida Saint-Gall organise un café-récits tous les vendredis après-midi. À cette occasion, la cafétéria de notre école se transforme en un lieu de rendez-vous ouvert aux responsables de cours, à leurs amies et à leurs enfants. Une fois par mois, ce cercle s’étend à des connaissances et à des femmes de langue maternelle allemande pour un café-récits intitulé «Aida raconte». La tenue du café-récits est communiquée dans le cadre de notre offre de cours, son animation est assurée par les collaboratrices de l’école de langue et son financement est pris en charge en interne, si bien qu’il est gratuit pour les participantes.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de proposer un café-récits?

Nous avons remarqué que les participantes aux cours désiraient s’entretenir en dehors du cadre structuré de leurs cours de langue. C’est ainsi que nous avons eu l’idée d’une rencontre ouverte également à nos anciennes élèves et à des femmes dont les besoins ne sont pas couverts par notre palette de cours. Pour favoriser l’intégration des participantes, nous avons également ouvert le café-récits aux femmes de langue maternelle allemande.

Comment communiquer dans cette tour de Babel?

Le café-récits se tient en bon allemand. Cela contribue aux progrès linguistiques et favorise la cohésion de la communauté. Il est conseillé d’avoir au moins de bonnes bases d’allemand. Certains cafés-récits sont réservés à des participantes avec un niveau de langue supérieur. Nous désirons ainsi faire se rencontrer des femmes ayant plus ou moins le même niveau linguistique.

En début d’article, nous faisons référence à l’expression anglaise «to let your hair down». Pouvez-vous nous en dire davantage?
Les cafés-récits «Aida raconte» sont jalonnés de moments très touchants. Lors d’une des rencontres, une femme s’est sentie tellement en confiance qu’elle a retiré son foulard et dévoilé sa magnifique chevelure. C’est l’origine de la référence ci-dessus. L’ambiance est en général très décontractée et détendue. Au terme de la partie encadrée par une animatrice, nous rions beaucoup, discutons et mangeons.

L’école de langue Aida

À Saint-Gall, l’association Aida encourage la formation et l’intégration de femmes et d’enfants de langue étrangère. Son offre variée se constitue notamment d’ateliers culturels, d’un studio d’apprentissage doté d’une bibliothèque, de cours de langues ainsi que du Café du vendredi. Natalie Freitag, responsable des cours de langues, organise et anime le Café du vendredi avec Madlon Krüsi. Les thèmes qui y sont abordés sont des sujets du quotidien, souvent tirés de la vie de famille. Le Café du vendredi est ouvert à toutes les femmes. Leurs enfants peuvent les accompagner et jouer dans la pièce de façon autonome.

Interview: Rhea Braunwalder
Photo: Unsplash