L’association Réseau café-récits jette un regard sur une année 2023 riche en événements:

  • Environ 315 cafés-récits ont été inscrits dans l’agenda.
  • L’association a pu attirer 99 membres.
  • Une analyse des parties prenantes a été réalisée et une liste de fondations et d’organisations potentielles a été établie pour la poursuite du financement.
  • De janvier à mars 2023, plus de 10 vernissages publics du livre «Erzählcafés: Einblicke in Praxis und Theorie» ont eu lieu en Suisse, en Autriche et en Allemagne.
  • Une trentaine de participants se sont réunis pour échanger lors de l’atelier du 20 mars 2023 à Olten.
  • Du 17 au 19 novembre 2023, les journées des cafés-récits 2023 ont eu lieu dans toute la Suisse sur le thème de «écouter».

Apprenez-en plus sur notre première année en tant qu’association dans le rapport annuel 2023 (PDF).

Vous trouverez tous les rapports annuels ici.

Afin de créer des structures de café-récits dynamiques au niveau local, le Réseau Café-récits recherche des ambassadrices et ambassadeurs régionaux. Ensemble, nous irons à la rencontre des institutions locales: bibliothèques, associations de quartier, communes ou paroisses. Rhea nous indique les qualités à posséder pour endosser ce rôle et comment le travail est rémunéré.

 

Pourquoi le Réseau Café-récits recherche-t-il des ambassadrices et ambassadeurs régionaux?

Rhea Braunwalder: En tant que nouvelle association, nous voulons permettre à plus de gens de découvrir les cafés-récits. C’est pourquoi notre objectif est de les implanter dans toutes les régions du pays. Pour que l’ancrage soit durable et pérenne, nous avons besoin de personnes présentes sur place qui disposent d’un bon réseau et qui fassent «fonctionner la machine». Il ne suffit pas qu’un organisme central organise des cafés-récits uniques dans chaque coin du pays.

Qui peut vous contacter?

Je suis à la recherche de personnes sachant faire preuve d’esprit d’initiative et qui souhaitent mener à bien un projet de café-récits dans leur région ou ancrer le café-récits en tant que méthode. La personne doit posséder un large réseau, savoir aller vers les autres et être dotée d’un bon sens de la communication. Ensemble, nous nous adresserons aux actrices et acteurs pertinent-es de la région et nous donnerons aux ambassadrices et ambassadeurs les moyens d’organiser eux-mêmes des cafés-récits.

Faut-il avoir de l’expérience en matière d’animation?

Il n’est pas nécessaire d’avoir de l’expérience en tant qu’animatrice ou animateur de cafés-récits. L’important est d’avoir expérimenté la méthode lors d’un café-récits et d’être convaincu-e de ses mérites. Les ambassadrices et ambassadeurs régionaux se mettent en réseau avec les animatrices et animateurs de leur région et assument, en quelque sorte, une fonction d’interface entre l’association et les responsables de l’animation. Le secrétariat est en contact étroit avec ces personnes et leur apporte un soutien actif.

Concrètement, en quoi consiste le travail des ambassadrices et ambassadeurs régionaux?

Cela peut varier considérablement en fonction de la région et des possibilités de la personne. Elle…

  • est l’interlocutrice des personnes intéressées dans la région.
  • met en réseau les animatrices et animateurs novices et expérimenté-es qui résident dans le canton.
  • accompagne la mise en place d’un réseau cantonal de cafés-récits et est prête à contacter des institutions, des organisations, des participant-es et le public.
  • soutient des cours d’initiation régionaux et invite des partenaires locaux à y participer.
  • participe une fois par an à une réunion d’échange pour les ambassadrices et ambassadeurs régionaux.
  • lance un projet de café-récits avec d’autres personnes du quartier.
  • peut être mentionnée sur le site Internet en tant que personne de contact pour sa région.

 

Quels sont les avantages pour les personnes qui s’engagent en tant qu’ambassadrices ou ambassadeurs régionaux du réseau?

  • Elles suivent le cours «Weiterbildung 2024: Fit für die Begleitung von Moderierenden» à prix réduit.
  • Elles sont conseillées et soutenues par le réseau et sont en contact étroit avec un membre du secrétariat.
  • Elles sont indemnisées par un forfait plus les frais.
  • Elles participent gratuitement à l’atelier-discussion et à l’intervision.
  • Elles sont valorisées.

Si vous disposez d’un bon réseau dans une région et que vous pouvez soutenir le Réseau Café-récits, n’hésitez pas à contacter Rhea.

Dans le cadre de l’initiative #Amitié, le Réseau cafés-récits et Migros-Engagement proposent une série de cafés-récits sur le thème de l’amitié. On se raconte des histoires d’amis de bac à sable, de rencontres éphémères et d’occasions manquées. Vous êtes curieux de rencontrer de nouvelles personnes et de découvrir leurs perspectives? Visitez un café-récits dans la région:

Vous trouverez de nombreux autres cafés-récits dans l’agenda. Les animateurs et les organisateurs trouveront ici le guide «Amitié».

Johanna Kohn, professeure à la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse, Haute école de travail social, a étudié l’empathie dans les cafés-récits en ligne avec une équipe de recherche. Elle souhaitait savoir si le déroulement en ligne pouvait également contribuer à la cohésion sociale. Cette étude d’accompagnement a dans une large mesure validé l’hypothèse théorique selon laquelle l’empathie est un facteur clé de la diversité et peut être suscitée par le biais de récits.

Les résultats de l’étude d’accompagnement montrent que l’empathie, tant verbale que non verbale, joue un rôle important dans les cafés-récits. Les participant-es à l’étude ont fait état d’une profonde compréhension, d’un respect et d’un besoin d’en savoir plus sur les autres. Au niveau individuel, la plupart des participant-es se sont senti-es compris-es, vu-es, respecté-es et ont ressenti le besoin d’en savoir plus sur les autres. L’écoute s’est avérée être une dimension fondamentale de l’expérience d’empathie. Au niveau du groupe, un sentiment de communauté et d’appartenance s’est développé au cours des cafés-récits.

De nouveaux contacts peuvent se créer

L’étude souligne également l’importance de l’animation, des conditions-cadres et d’un espace protégé pour le déroulement en ligne. Une structure claire, la conduite attentionnée de la discussion et le respect des règles créent un «espace protégé» dans lequel les personnes se livrent volontiers. L’animatrice ou l’animateur joue un rôle crucial, car elle ou il crée une atmosphère de respect et de bienveillance et fait le lien entre les récits des participant-es.

Parfois, les participant-es ont cherché à entrer en contact les uns avec les autres après le café-récits. Le fait de vouloir faire quelque chose l’un-e pour l’autre et l’un-e avec l’autre est une autre dimension du comportement empathique. L’équipe de recherche n’a pas pu mesurer le temps que l’empathie vérifiable durait au-delà des cafés-récits.

Elle suggère que de petits projets ultérieurs et des rencontres suivant les cafés-récits pourraient être un indicateur de durabilité. Une comparaison avec les cafés-récits présentiels et l’étude des différences entre les deux formats seraient des pistes intéressantes pour de futurs projets de recherche.

Principales conclusions pour les cafés-récits en ligne

L’équipe de recherche, qui a de l’expérience avec les cafés-récits présentiels et en ligne, a remarqué que

  • lors d’un café-récit en ligne, les participant-es n’ont pas mis à profit la partie café pour des échanges informels et pour poursuivre la discussion, mais se sont plutôt éloigné-es de l’écran pour se dégourdir les jambes, aller aux toilettes ou chercher à manger et à boire. En revanche, dans les cafés-récits présentiels, la partie café occupe une place importante sur le plan personnel et méthodologique. À l’opposé, la possibilité d’échanger sur des thèmes précis lors des séances de réflexion dirigées juste après la pause a été largement utilisée.
  • dans certains cas, les histoires des cafés-récits en ligne étaient plus personnelles, plus intimes et plus marquantes que celles observées lors des cafés-récits présentiels. Il serait intéressant de vérifier l’hypothèse selon laquelle la participation depuis son propre espace personnel sécurisé et la possibilité de se retirer à tout moment de la rencontre en ligne créent simultanément plus de sécurité et de confiance.

Vous pouvez lire l’intégralité de l’étude d’accompagnement ici.

Comment l’étude définit-elle l’«empathie»?

L’empathie désigne la capacité à reconnaître les pensées et les sentiments d’autrui et à y réagir, notamment en ce qui concerne leur souffrance. Il existe deux formes principales d’empathie: l’empathie affective, qui déclenche une réaction émotionnelle en nous, et l’empathie cognitive, qui permet de saisir la perspective et l’état émotionnel d’autrui sans mélanger ces sentiments avec les nôtres. La combinaison des deux formes conduit à la compassion, au sens d’une réaction à la souffrance d’autrui. L’empathie est une interface entre la rationalité et l’émotion qui permet de comprendre la perspective d’autrui sur le plan intellectuel, mais aussi émotionnel.

À propos de l’étude

L’étude d’accompagnement a été financée par la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse, Haute école de travail social, et par le Pour-cent culturel Migros. Johanna Kohn a mené l’étude avec Noemi Balsiger, Daniele Bigoni et Simone Girard-Gröber entre juin 2021 et novembre 2022 en Suisse. L’étude se penche sur la question de savoir si et comment l’empathie se manifeste dans les cafés-récits en ligne et comment elle peut être encouragée. Neuf personnes y ont participé. Elles ont été observées lors de trois cafés-récits.

Le 17 octobre 2023, l’atelier-discussion du Réseau Café-récits pour la Suisse italienne s’est tenu à Lugano à la Haute école fédérale en formation professionnelle (SUFFP). Pour cet évènement, nous avons choisi un sujet aussi important que complexe: le respect de la vie privée lors du partage de récits autobiographiques. Marilù Zanella (Auto aiuto Ticino), Noè Albergati (SUFFP), Ludmila Crippa (animatrice du Réseau Café-récits) et Michelle Colombo (auteure d’une thèse sur l’aide formelle et informelle) ont participé à l’évènement.

Par Valentina Pallucca Forte

Le thème choisi nous a permis de comparer différentes méthodes de partage qui sont parfois source de confusion: en particulier, le groupe d’entraide et la bibliothèque humaine (Human library).

En supposant qu’une personne participant à un café-récits est disposée à partager une petite (ou une grande) partie de son expérience, il arrive qu’elle commence à en dire trop sur elle-même. Prise dans l’instant, dans l’environnement informel et chaleureux, elle se laisse aller et révèle aux autres plus que ce qu’elle voulait ou avait prévu.

La situation est peut-être encore plus délicate dans un groupe d’entraide, car on y aborde souvent des sujets sensibles. Si, par exemple, je participe à un groupe d’entraide sur l’anorexie parce que ma fille souffre de troubles alimentaires, les autres participant-es sauront que ce problème existe dans ma famille. Qui protège la vie privée de ma fille? Que puis-je dire à son sujet dans le groupe? Quelle est la limite dans ces cas? Au cours de la discussion, il est apparu que dans des petites villes comme Lugano, la question devient encore plus délicate, car on peut rencontrer quelqu’un que l’on connaît dans l’un de ces groupes.

La bibliothèque humaine

Un témoignage intéressant est venu d’une participante qui souhaitait également expérimenter une autre méthode de partage: la bibliothèque humaine. Lors d’une rencontre de bibliothèque humaine, les personnes se transforment en livres prêts à être feuilletés. Elles se mettent à la disposition des autres personnes pour une durée déterminée, sont prêtes à être lues, c’est-à-dire à recevoir des questions sur leur histoire personnelle. Voici son témoignage.

«J’ai immédiatement accepté avec enthousiasme la proposition de me prêter comme livre humain pour la bibliothèque humaine, mais lorsque j’ai annoncé la nouvelle à ma famille, elle s’est montrée très réticente. L’histoire de ma vie est étroitement liée à celle des membres de ma famille et ils n’étaient pas aussi enthousiastes que moi à l’idée de la partager en public. Finalement, j’ai préféré me retirer pour préserver leur vie privée.»

Grâce à ce récit, nous comprenons comment l’histoire de notre vie est inévitablement liée à celle des membres de notre famille, de nos ami-es et de nos proches. S’il est possible de mettre en place un certain nombre de petites stratégies pour préserver notre vie privée ou celle de nos proches, d’établir une limite au-delà de laquelle nous décidons de ne pas nous engager, il est toujours utile d’inviter les participant-es à garder la confidentialité et à respecter ce qui est partagé.

En matière de respect de la vie privée, on relève l’importance du rôle de l’animatrice ou de l’animateur pour la protection de la personne qui parle de son vécu, du fait qu’elle ou il identifie et traite avec sensibilité les situations susceptibles de mettre en péril la confidentialité. L’animation d’un café-récits est un art qui s’apprend sur le tas. À cet égard, nous tenons à souligner que le Réseau Café-récits propose régulièrement des cours d’initiation à l’animation de cafés-récits, ainsi que des moments d’échanges et de discussions approfondies.

Vous trouverez les prochains évènements planifiés dans notre agenda.

Vous trouverez plus d’informations sur la bibliothèque humaine dans cette vidéo:

Du 17 au 19 novembre 2023, toute la Suisse se réunira pour raconter des histoires! Des personnes de tous âges se racontent mutuellement leurs vécus et leurs expériences. Vous avez envie de découvrir de nouvelles histoires de vie? Trouvez un café-récits dans votre région et participez-y.

Le week-end du 17 au 19 novembre 2023, une cinquantaine de cafés-récits sur le thème de l’écoute auront lieu dans toute la Suisse. Les animateurs et animatrices se réjouissent d’accueillir de nombreuses personnes intéressées, toutes générations confondues, pour vivre une expérience particulière. Ceux qui souhaitent encore proposer un café-récit à court terme trouveront des informations ici et peuvent volontiers s’annoncer auprès de Anne-Marie Nicole.

L’école de Poschiavo a activement participé à la Journée internationale de la démocratie le 15 septembre 2023 en organisant un café-récits inspirant. Les neuf classes de notre établissement, qui compte environ 130 élèves, se sont réunies avec leurs enseignants et quelques membres du Parlement des jeunes pour discuter des divers aspects de la démocratie. Catia Curti, responsable du secondaire I des écoles de Poschiavo, partage avec enthousiasme les détails de cette journée particulière.

«Puissante, intense et libératrice.» C’est en ces termes que les élèves de la GSI de Poschiavo ont décrit l’expérience vécue lors de ce café-récits consacré à la démocratie. Pendant une heure et demie, les conversations ont été animées et les débats soutenus, des voix passionnées se sont parfois élevées et quelques larmes ont coulé, aussi. Les membres du Parlement des jeunes, constitué d’élèves de troisième année qui défendent les besoins des jeunes de la vallée depuis l’année dernière, ont choisi un thème très varié en lien avec la démocratie et l’ont présenté à l’ensemble des classes.

Au cours des discussions, des questions telles que la liberté d’expression ont été abordées. Celles et ceux qui ne se sentent pas toujours libres de s’exprimer et de faire part de leur opinion, que ce soit au sein de leur famille, à l’école ou avec leurs amis, ont partagé leurs expériences. Les conflits, tant à l’échelle mondiale qu’au niveau personnel, ont été évoqués. Des réflexions approfondies ont été menées sur la véritable signification de l’égalité et sur les progrès qui restent à réaliser, que ce soit dans le contexte multiculturel mondial ou dans notre réalité locale. Les discussions ont également porté sur le processus électoral, que ce soit en élisant des représentant-es ou en votant pour les membres du Parlement des jeunes au sein de l’école. Des idées ont même été proposées pour soutenir des initiatives culturelles dans le cadre de nos programmes éducatifs. La notion de bien public a été explorée, ainsi que les devoirs individuels visant à préserver et à respecter le bien commun.

Chacune des classes, chaque groupe et chaque élève a eu l’opportunité, au cours de ces près de deux heures de discussion, d’exprimer ses réflexions et ses émotions. Cela a été l’occasion de parler de sujets auxquels les jeunes accordent souvent peu d’attention, mais qui demeurent extrêmement pertinents et importants. Tous ont participé avec une grande maturité et une conviction profonde, maintenant un niveau de discussion des plus élevés. Le café-récits a remporté un franc succès, suscitant de nombreuses demandes pour la prochaine édition.

Il arrive souvent que nous considérons la simple discussion comme une perte de temps dans le tourbillon de la vie quotidienne. Pourtant, il s’agit d’une pratique saine et utile. Le partage d’idées, l’échange d’opinions et le dialogue sont inhérents à la nature humaine. Et quoi de mieux qu’un café-récits pour parler de ce qui rend les individus heureux et libres: la démocratie!

Catia Curti, responsable du secondaire I des écoles de Poschiavo

Natalie Freitag a animé l’intervision #8 du 24 août 2023, à Bâle. À cette occasion, les animatrices et animateurs ont notamment échangé sur la taille idéale des groupes pour les cafés-récits. Elle nous rend compte des réflexions qui en ont découlé.

Douze animatrices et animateurs du Réseau Café-récits ont participé à l’intervision 2023 à Bâle. Ils se sont rencontrés pour échanger sur le thème «Les cafés-récits en grands groupes». Les discussions étaient déjà bien animées avant le début de l’événement, autour d’un café-croissants. Les participant-es ont commencé par un café-récits sur le thème de l’été. Marcher pieds nus pour bien illustrer l’été, les cris des enfants à la piscine, la liberté de vivre un autre rythme au quotidien, mais aussi les grandes vacances scolaires: les souvenirs d’enfance se ressemblent. Inévitablement, la conversation a aussi dévié sur les nombreux parfums de glaces proposés dans les piscines publiques. Étonnamment, tous les membres du groupe avaient une glace préférée différente!

Expériences avec des groupes plus importants

Johanna Kohn et Claudia Sollberger ont ensuite parlé de leurs expériences avec de grands groupes et ont posé quelques questions aux personnes présentes:

  • Quelle est la taille idéale d’un groupe pour un café-récits?
  • Combien de personnes au minimum doivent être présentes pour qu’un dialogue s’engage?
  • Et à partir de combien de personnes devient-il difficile d’animer seul-e un café-récits?

De par leurs expériences, la professeure et l’animatrice expérimentée connaissent bien l’animation de groupes de 50 ou 100 personnes. De nombreuses idées ont émergé sur la manière dont l’animatrice ou l’animateur peut réagir lorsqu’un café-récits rassemble plus de monde que prévu:

  • Pour que ce format soit applicable lors de manifestations plus importantes, il est possible de lancer une petite session de café-récits sur la scène. Le public peut alors suivre passivement le café-récits. Le cercle de discussion peut ensuite être ouvert à tout le monde.
  • Une animatrice ou un animateur peut répartir le grand groupe en plusieurs tables. L’idéal est alors de disposer d’une personne par table pour animer la discussion. Les questions posées aux nombreux petits groupes autour des tables sont ensuite reprises en plénière.
  • L’animatrice ou l’animateur conserve le grand groupe, mais avec l’aide de personnes qui peuvent par exemple apporter le micro aux personnes qui souhaitent s’exprimer.

Bien informer le mandant

La discussion a entraîné d’autres retours d’expériences des personnes présentes, avec différentes tailles de groupes et a donné lieu, au cours de l’après-midi, à des échanges très intéressants sur le paiement, l’inscription et l’annulation de l’inscription. Une idée importante qui a surgi est que les mandants doivent être bien informés et briefés pour ne pas susciter de fausses attentes. Souvent, ils ne connaissent pas très bien l’offre et peuvent avoir une autre représentation de ce qu’un café-récits peut apporter.

Les participant-es ont conclu des discussions que les cafés-récits sont également possibles en grands groupes. Le Réseau Café-récits encourage toutes les animatrices et animateurs à se lancer dans l’aventure et à acquérir de l’expérience.

A l’issue de la rencontre, les participant-es ont dégusté un délicieux repas préparé par le Restaurant du cœur, en profitant de la fraîcheur du jardin de la maison Zwingli. Tout le monde était d’accord pour dire que la journée avait été profitable: les échanges, la cohésion du groupe et les nombreuses idées pour le travail de chacune et chacun. Merci à toutes celles et ceux qui ont participé et apporté leur contribution!

D’ailleurs, nos «Stammtisch» en ligne sont aussi de formidables occasions d’échanger brièvement sans avoir à se déplacer! À retrouver sur l’Agenda.

 

À propos de l’auteure:

Natalie Freitag est coordinatrice régionale du réseau en Suisse alémanique. La native de Suisse orientale a animé la rencontre et la résume ainsi: «Je vous encourage à préparer soigneusement les cafés-récits pour lesquels un seul cercle de chaises ne suffit plus.»

Le Pour-cent culturel Migros propose de nouvelles offres de soutien pour les personnes engagées:

Trouvez maintenant l’offre qui vous convient!

Cette offre est également intéressante pour les animatrices et animateurs qui ont un projet de café-récits prévu ou déjà lancé.

Oriana Togni est assistante sociale chez ProSenectute. Outre son activité au sein de «Cine…ma» à Gordola, elle organise et anime également des cafés-récits en essayant de répondre aux intérêts et aux souhaits des participant-es.

Texte: Valentina Palluca

Pourquoi avez-vous décidé de proposer des cafés-récits à vos hôtes?

Oriana Togni: L’idée nous est venue après avoir entendu parler du Réseau Cafés-récits (Pour-cent culturel Migros). Nous avons pensé que ce type de projet pouvait être proposé dans le cadre du point de rencontre social du quartier. Nous disposons ici d’un lieu où nous nous efforçons de créer des contacts, des rencontres et de la cohésion sociale.

Qui participe à vos cafés-récits?

Ils sont ouverts à tou-tes! La plupart des participant-es sont des retraité-es, car les cafés-récits ont généralement lieu l’après-midi. Pour les seniors, il est très enrichissant de participer à un tel moment d’échange et de dialogue, car il leur donne la possibilité de rencontrer des gens, de nouer des contacts et de rompre l’isolement social. Il leur permet d’aborder différents thèmes en même temps et de se tenir au courant.

Quels sont les thèmes les plus populaires?

En 2022, nous avons organisé sept cafés-récits dans la maison de quartier Cine…ma à Gordola. Les thèmes abordés allaient de sujets sociétaux, économiques, culturels et environnementaux à des moments informels liés à des histoires du passé.

Le café-récits sur le thème du «chemin de l’école» organisé en collaboration avec l’association Pedibus a rencontré un grand succès. À cette occasion, les participant-es se sont remémoré leurs souvenirs et ont raconté des expériences de leur enfance. Les gens apprécient tout ce qui a trait au passé. C’est agréable de faire revivre des souvenirs, des émotions et des évènements!

Y a-t-il un moment qui vous a particulièrement marquée?

J’ai été particulièrement frappée par un café-récits sur le thème de la migration. J’ai été agréablement surprise de voir à quel point les participant-es étaient sensibles à ce sujet. Tous les membres du groupe ont été capables de faire preuve de sensibilité, d’empathie et d’ouverture envers les autres, indépendamment de leur origine culturelle, de leur classe sociale, de leur sexe ou de leur appartenance ethnique. On constate vraiment que l’on ne cesse jamais d’apprendre des autres dans ces moments-là.

Que conseilleriez-vous à quelqu’un qui souhaiterait s’essayer à l’animation de cafés-récits?

Je lui recommanderais vivement de se lancer. C’est une belle surprise de voir les différents points de vue qui émergent au fil des récits et qui mettent parfois en lumière des perspectives auxquelles on n’avait jamais songé auparavant. En plus, la discussion implique les gens et les relie indirectement, ce qui crée une sorte de cohésion sociale. C’est un aspect que nous essayons de renforcer chaque jour dans le cadre de notre travail.

CINE…ma à Gordola

La maison de quartier CINE…ma di Gordola est un projet de ProSenectute. Il s’agit d’un lieu ouvert, à la disposition des personnes des alentours. Elle propose non seulement les services habituels d’une maison de quartier, mais elle se veut également un lieu d’écoute, de rencontre et d’échange. Ce projet permet de promouvoir l’intergénérationnalité et l’intégration sociale.